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Le journal de Théophane Nzame-Nze Biyoghe

Communiqué sur l'état actuel du Gabon.

27 Juin 2017, 19:24pm

Publié par Théophane Nzame-Nze Biyoghe

Citoyens,
Notre pays continue de s'enfoncer dans une crise sociopolitique grave, à laquelle s'ajoute une conjoncture économique plus que morose. Les indicateurs sociaux dans les secteurs de la santé et de l'éducation restent en berne tandis que la situation de l'emploi continue d'alarmer en affectant de très nombreux compatriotes, notamment à Port-Gentil et à Libreville. Les événements post-électoraux immédiats semblent, avec le recul, incarner les éléments déclencheurs d'un état de fait grave, menaçant l'avenir du Gabon, si rien de résolu et de courageux n'est fait dans les meilleurs délais.

《 Tout ce que nous avons pour dépasser ensemble l'état actuel de notre société, c'est notre intelligence. Et, la restauration des institutions sociales et politiques qui déterminent la qualité de notre vivre-ensemble n'est rien d'autre qu'une question d'intelligence》.

Pour tenter de rapprocher les gabonais les uns des autres, de les réconcilier autour des défis auxquels le pays est confronté, il a été organisé, à l'initiative du Président de la République un dialogue qui a vu, dans sa phase politique, la participation d'opposants. Les conclusions de ce dialogue ont, depuis, été rendues publiques. Alors que le commun des gabonais espérait la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux maximum et une réduction de sa durée, l'on a préféré se limiter à l'adjonction du système à deux tours à un corps de règles qui, au-delà de cette dernière réforme, restera finalement le même. La possibilité de se porter candidat à toutes les élections politiques dès l'âge de 18 ans ne viendra pas changer grand-chose dans un contexte sociologique où la politique est affaire d'argent dans des proportions qui organisent l'étranglement de l'esprit démocratique en empêchant l'oxygénation des instances décisionnelles du pays. Ainsi, à la suite de ce dialogue de tous les espoirs -sauf de ceux des nombreux compatriotes désabusés par la politique-, le sentiment qui semble animer la majorité des gabonaises et des gabonais est celui d'un 《tout ça pour ça》douloureux. L'absence de remise en cause, l'arrogance des discours politiques et la persévérance d'une opposition radicale qui revendique toujours la victoire de son candidat à la dernière présidentielle ; avec pour principal bras armé une diaspora gabonaise manifestement prête à tout ; font le lit d'un climat de morosité et d'actes de violence itératifs. Des officiels gabonais sont violentés lors de déplacements à l'extérieur et, en réaction, des activistes du pouvoir brandissent la menace de représailles sur les familles des responsables de ces actes de violence, à Libreville. Ce discours se généralise et se banalise. Le Mouvement Citoyens Debout! souligne la dangerosité extrême d'un état de fait aussi anxiogène; qui ne favorise ni débat, ni réflexion profonde et ni stratégie quant à la résolution des maux qui minent la nation, pour une sortie de crise
Communiqué sur l'état actuel du Gabon.
Nous pensons que seules des mesures politiques urgentes permettront de désamorcer progressivement ; et autant que faire se peut ; la violence et la haine qui s'enracinent dans notre culture pour détruire les bases déjà opaques du "vivre-ensemble" gabonais. La fin de la violence viendra avec l'avénement d'un véritable courage politique qui ne s'encombrera pas des nécéssités du calcul politicien, à la tête de l'État. Elle viendra avec plus de démocratie, plus de participation populaire aux processus décisionnels, avec un renouvellement conséquent de la classe politique. Elle viendra avec la libération de tous les prisonniers considérés comme politiques. Elle viendra avec un sens plus élevé de la responsabilité dans les discours politiques, qui anésthésie l'arrogance pour promouvoir l'humilité qu'exige toute fonction de pouvoir. Le Mouvement Citoyens Debout! considère que notre pays vit la fin d'un cycle. Cette fin appelle une transition dont la qualité sera fonction du courage et de l'intelligence pratique des responsables politiques du moment, au premier rang desquels le Chef de l'État, puis les responsables des formations politiques et le Gouvernement de la République.
Communiqué sur l'état actuel du Gabon.
Nous croyons aussi qu'il revient aux organisations de la société civile de s'engager plus farouchement dans la battaille du redressement culturel de notre société, qui ne se reconnaît plus elle-même. Il pèse plus que jamais sur ces organisations la responsabilité de donner un nouveau contenu à la socialisation politique au Gabon, de manière à faire comprendre au citoyen son rôle capital dans la construction de la démocratie et de l'état de droit. Car, le langage de la violence est celui de l'absence d'intelligence dans l'argument; celui de la paraisse; celui de la foule; celui du "on" qui semble excuser les dérives en rendant tout le monde responsable et ainsi, en ne retenant aucun coupable.
Citoyens Debout !
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